Entre écrire un livre et la réalité de distribution, on trouve un grand fossé laborieux à franchir. La Librairie Bohème souhaite construire un pont afin d’aider les auteurs indépendants du Québec à rendre disponibles leurs œuvres.
Pourquoi est-ce qu’un auteur indépendant ne se retrouve pas dans les librairies telles que Renaud Bray ?
Les grandes chaînes collaborent exclusivement avec des distributeurs agréés. Autrement dit, ils ne travaillent pas directement avec les auteurs. Pour que nos livres soient disponibles sur leurs rayons, il faut absolument avoir une maison d’édition, qui elle, détient une entente avec un distributeur.
Toutefois, certaines librairies indépendantes acceptent de prendre en consigne des romans d’auteurs locaux.
C’est avec eux que réside notre seule chance d’être commercialisés.
Sans la prestance d’une maison d’édition, c’est foutu.
Les librairies comme Renaud-Bray misent sur des auteurs publiés par des maisons d’édition reconnues, qui assurent un certain contrôle de qualité (correction, mise en page, etc.) et qui ont déjà un réseau médiatique ou une visibilité.
Ceci dit, je trouve important de souligner que bien des livres autoédités atteignent la qualité offerte par des maisons d’édition. Si les grandes chaînes n’en veulent pas, ça ne signifie pas que les lecteurs doivent les ignorer !
Les gros noms prennent de grosses commissions
Le marché du livre est féroce, surtout lorsqu’on regarde les commissions qui sont prélevées sur nos œuvres.
Par exemple, sur un roman vendu à 20 $, la librairie prend 40 % (parfois 50 %), le distributeur 30 %, la maison d’édition 30 %.
Il reste seulement 10 % pour l’auteur, soit 2 $ par livre.
S’il agit de façon autonome, il empoche 40 %, c’est-à-dire 7 $. De ce montant, il faut déduire la correction, la mise en page, la couverture, l’impression, la publicité et les déplacements.
C’est pour cette raison que la plupart des auteurs indépendants choisissent des circuits alternatifs plus souples, sans distributeur… comme la Librairie Bohème! Car en retirant la commission du distributeur, l’auteur empoche 70 % du prix de vente (14 $).
Là, on commence à jaser!
J’ai fait le calcul
Pour mon roman Notre côté du mur que je publie 100 % de façon autonome, j’ai calculé qu’il me faudra vendre 55 exemplaires pour couvrir les frais liés aux illustrations, à la correction et à l’impression.
Heureusement, mes compétences en mise en page m’ont permis de gérer cette partie moi-même, et une amie m’a offert son aide pour le montage de la couverture. Grâce à ces coups de pouce, j’ai pu économiser plus de 400 $. Ce montant aurait amené mon seuil de rentabilité à 74 livres.
Je dis ça de même, mais c’est long avant de faire 1 $!
Les auteurs québécois ont besoin d’un vent nouveau
Vous l’aurez compris, vivre de sa plume est tout un défi.
Être auteur.e est un métier de passion, de courage et de ténacité.
Je crois sincèrement que le monde littéraire mériterait une réforme. Mais en attendant, on a un projet pour passer à l’action: la Librairie Bohème.
On s’apprête à parcourir le Québec dans le but de bâtir ce pont pour que les lecteurs et les auteurs indépendants se rencontrent.

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