Il y a des années, j’ai acheté un magnifique casse-tête en me disant qu’un jour, je le ferai. Autant je mourrais d’envie d’ouvrir la boîte, de réaliser mon rêve, autant je l’ai oublié.
De temps en temps, il me tombait sur la tête alors que je fouillais dans le garde-robe «ramasse-tout » de la maison. Chaque fois, je l’admirais, désireuse de le commencer avant d’être frappée par le bon sens. Ce n’est pas le moment, voyons!
– Entreprendre un casse-tête de 100 000 morceaux dans le tourbillon de la vie ? Tu vas perdre des pièces au fond de l’aspirateur, ma chère ! disait inlassablement mon cerveau.
Je le remettais donc sur la tablette du haut en murmurant : un jour.
Voilà que récemment, j’ai décidé d’écouter mon cœur: le moment était venu de faire ce qui m’appelait depuis si longtemps, j’ai ressorti ce fameux casse-tête.
Comme on me l’a enseigné, j’ai commencé par retourner chaque pièce du bon côté, séparer les morceaux du contour de ceux du centre et trié par couleurs.
Cette étape est in-ter-mi-na-ble.
Je n’ai pas encore terminé.
Je soupire. Je veux voir quelque chose prendre forme !
Là, je me sens immobile.
Pour le plaisir, j’ai isolé les morceaux de la licorne qui chevauche l’arc-en-ciel. Mais je ne peux pas m’y attaquer tout de suite, on doit toujours commencer par le contour.
Même si c’est ennuyeux.
Tout projet nécessite un cadre.
Alors, la bonne fille que je suis, trie en se demandant avec quelle partie débuter. Même si, en réalité, on sait très bien ce que j’ai envie de faire !
Ça fait maintenant des mois que je classe mes morceaux à temps perdu en regardant le contour de mon projet inachevé et je suis en colère.
Je n’avance pas, je perds mon temps.
Suis-je la seule à avoir l’impression d’être prise dans une boucle interminable qui me bloque l’accès à ce que je désire le plus ?
Moi, oui. La preuve : je n’écris rien, je ne publie rien.
Pourquoi ? Parce que je ne suis pas encore certaine de comment je veux le faire.
Je suis tourmentée.
Plus que tout, je n’ose rien dévoiler tant que mon storytelling n’est pas prêt. Pas tant que je n’ai pas terminé le contour.
Bref, je ne peux pas faire la licorne sans avoir quelque chose à la rattacher.
Ma vision n’est pas claire.
Ce matin, j’ai eu une révélation: tant que je ne me prioriserai pas, je n’y arriverai pas. Et pour cause! Lorsque je m’installe devant mon casse-tête, je suis à moitié épuisée.
Pour le terminer, je dois m’installer avec un objectif, mais surtout en utilisant tout ce que je suis et non avec ce qui me reste.
C’est décidé, je ferai ce casse-tête.
Mon rêve n’est plus une option. J’utiliserai mon potentiel pour ma croissance et non celle des autres.
À ma manière, je suivrai mes envies et recommencerai à vibrer. Car bien sûr, une structure est importante, mais avant tout, je veux aimer ma vie.
C’est le moment d’assembler la licorne, d’avoir du plaisir, de bâtir quelque chose que je regarderai avec fierté, que personne ne pourra m’enlever.
J’ai confiance que tout trouvera sa place et que ça sera le plus beau casse-tête du monde.
Mon casse-tête, ma création, mon bonheur et ma vie ne sont plus des sujets de procrastination.
Je suis fébrile de voir de quoi sera fait le résultat final et je m’y mets.
Maintenant.
Merci pour votre lecture!
N’hésitez pas à me partager vos commentaires et réactions. J’adore vous lire!
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